« La route précède le développement », dit-on. Cet aphorisme, les populations de Ngouri, chef-lieu du Département de Lac Wayi, province du Lac, le vive au quotidien, avec le bitumage de l’axe reliant la localité de Massakory à celle de Ngouri distantes de 84 km. Fraichement revêtue, cette route a tout changé : le paysage qu’elle traverse bien sûr, mais aussi la vie économique et les habitudes des populations aux alentours. À tout moment, ils peuvent se déplacer. Un acte qui n’est pas banal en milieu rural. De plus, les évacuations des malades autrefois périlleuses, sont devenues plus facile et plus confortable.
C’est avec beaucoup d’aisance que les usagers de la section Massakory-N’gouri, parcourent cet itinéraire dont les travaux sont à ce jour achevés, avec de nombreux impacts positifs sur la vie des populations, tant en zone urbaine qu’en milieu rural. Naguère, cahoteuse, sinueuse et poussiéreuse, cette route était difficilement praticable, longue et particulièrement épuisante quel que soit la saison. Aujourd’hui, il est plus aisé, en tout temps de partir de l’une ou l’autre localité pour arriver en une heure à peine, alors qu’il fallait, par le passé, jusqu'à 5 heures voire plus pour effectuer le même trajet en saison sèche et des jours en hivernage. C’est une véritable bouffée d'oxygène pour les populations de cette partie du Tchad. Ceux qui avaient déjà emprunté cette route il y a de cela quelques années et qui l’ont empruntée ce dernier temps, restent sans voix. « Entre temps, faire ce trajet, relève d’un véritable parcours du combattant, maintenant, on se déplace comme si on était sur un tapis roulant », témoigne un dignitaire de la localité.
Les conditions de vie des populations situées de part et d’autre de cet axe ont aussi changé et l’on ne s’étonne plus de voir des petites boutiques bien achalandées dans les villages le long de la route. Paysans, commerçants, usagers et autres, sont très élogieux devant l’impact économique de cette route. D’abord, elle leur ouvre de nouvelles perspectives d’enrichissement avec un gain de temps certain ; ensuite elle soulage leurs peines, en assurant des conditions de voyage moins contraignantes et en déduisant les coûts exorbitants de transports.
La traversée de N’gouri, longue de 1, 086 Km aménagée au standard d’une voirie urbaine, assainie et électrifiée est de plus en plus animée, de jour comme de nuit. Les riverains installés dans les environs savourent le bienfait de cette réalisation. Commerces, restaurants, alimentations, salons de coiffure, quincailleries, miniséries, jadis inexistants ou à la limite, construits en matériaux provisoires, ont pris un coup de neuf avec des retombées positives pour la commune. Très soulagés par cette nouvelle donne, les habitants de N’gouri et les usagers, ne tarissent pas de gratitude à l’égard de la Banque Islamique de Développement (BID) qui a financé à hauteur de 96% le coût du projet qui s’élève 50 842 329 057 FCFA TTC et le Gouvernement tchadien qui a supporté le reste.
Construite à coût de milliards de francs CFA, cette infrastructure doit faire l’objet d’une attention particulière afin de connaître un meilleur amortissement. Les usagers et les riverains sont donc appelés à se départir des actes néfastes au bitume, notamment la surcharge à l’essieu, la levée de cric sur la chaussée en situation de crevaison, l’épandage d’huile ou de carburant en situation de dépannage et le cisaillement des panneaux de signalisation.
La DTIC